Le Procureur général du Roi près la Cour de Cassation, Président du Ministère Public, M. Mohammed Abdennabaoui, a affirmé, vendredi soir, à Marrakech, que le corps du Secrétariat-greffe joue un rôle « prépondérant et central » dans le système judiciaire du Royaume, soulignant que l’aboutissement de la réforme de la justice est tributaire de l’adhésion des différents intervenants, et à leur tête, le Secrétariat-greffe.
Dans une allocution lue en son nom par Mme Amina Oufroukhi, Chef du Pôle du Ministère Public spécialisé et de la Coopération judiciaire, à l’ouverture du Forum national des professions spécifiques de l’Administration judiciaire, initié sous le thème « l’Ordre du Secrétariat-greffe : entre problème d’identité et question de diversité », M. Abdennabaoui a indiqué que le Maroc s’est engagé avec courage et force dans le processus de réforme de la justice, dont le lancement a été donné par le Roi Mohammed VI dans le Discours Royal prononcé par le Souverain à l’occasion du 56ème anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple.
« C’est ainsi que se sont succédé les réformes profondes dont nous sommes tous fiers et qui ont abouti à l’indépendance du Pouvoir Judiciaire et du Ministère Public, en tant qu’entité constitutionnelle séparée des Institutions législatives et exécutives », s’est-il félicité à l’occasion de ce Forum de deux jours, organisé par l’Amicale des Fonctionnaires de la Justice en partenariat avec le ministère de la Justice et en coordination avec le Syndicat démocratique de la Justice.
Relevant que le corps du Secrétariat-greffe est, sans nul doute, un pilier fondamental de l’édifice judiciaire, M. Abdennabaoui a assuré que cette profession contribue aussi à la consécration de l’indépendance de la Justice, à la garantie des droits, au redressement des injustices et à la création du climat de confiance qui stimule l’essor économique et social ainsi que le développement du pays.
Il a, en outre, précisé que ledit corps, avec ses différentes composantes, fait partie intégrante de la famille du système de la justice, soutenant qu’il constitue aussi l’une des garanties d’un Pouvoir judiciaire juste et équitable, eu égard aux rôles importants qu’il assume en matière de réalisation de la justice, de gestion des affaires portées devant les tribunaux et des procédures y afférentes, ainsi que pour faciliter l’accès à la justice en général pour les citoyens, toutes catégories confondues, étant donné que le corps du Secrétariat-greffe est en contact quotidien et direct avec les justiciables, à même d’être la clé de réussite ou d’échec de l’accès à la protection judiciaire.
Par conséquent, a-t-il insisté, la modernisation de ce corps, à l’instar des autres professions qui composent le système judiciaire, représente un enjeu majeur à relever et à ériger parmi les priorités à exécuter pour la réforme de l’administration judiciaire et la satisfaction des besoins de ses cadres et responsables administratifs.
M. Abdennabaoui a, par ailleurs, mis en avant la richesse des attributions, des missions et des expertises des cadres qui représentent le corps du Secrétariat-greffe ainsi que la diversité de ses spécialités professionnelles et techniques, avec le recrutement de comptables, d’assistants sociaux, d’ingénieurs, d’administrateurs et de traducteurs, entre autres, qui sont, a-t-il indiqué, tous animés par un seul et même but : être au service de la justice et contribuer à l’atteinte de ses objectifs qui requièrent de l’efficacité pour protéger les droits, redresser les injustices et répondre aux aspirations des citoyens.
Cela, a-t-il dit, a permis à tout observateur de percevoir l’incidence positive de la diversité de ces spécialités sur le système judiciaire du Royaume aussi bien au sein du pays qu’à l’étranger, soulignant l’importance du thème arrêté pour cette Rencontre d’envergure et la pertinence des problématiques qui seront débattues, lesquelles exigent la proposition de solutions efficaces pour garantir l’efficience de tous les instruments et mécanismes de la Justice, à même d’assumer pleinement le rôle qui lui est assignée.
De son côté, le président de l’Amicale des Fonctionnaires de la Justice, Abdessadek Essaidi, s’est félicité de l’organisation de ce Forum rehaussé par la participation d’une pléiade de fonctionnaires des différentes juridictions du Royaume et de l’Administration centrale, qui vont débattre, deux jours durant, du rôle de l’Administration judiciaire dans l’accompagnement et la satisfaction des attentes des citoyens marocains dans le domaine de la justice.
Il a ajouté que ce conclave se tient dans un contexte transitionnel marqué par le grand chantier de réforme du système de la justice, estimant que la forte présence de ses différentes composantes à cette Rencontre traduit cette volonté commune d’aller de l’avant dans ce processus de réforme, de même qu’elle reflète l’engagement collectif des institutions officielles, des professionnels et des acteurs de la société civile à conjuguer leurs efforts pour passer à une cadence plus accélérée afin de concrétiser cette réforme tant souhaitée.
M. Essaidi a, dans ce sens, insisté sur l’impératif de fédérer les énergies et de mener une réflexion commune pour trouver des réponses appropriées en vue d’accélérer le rythme de cette réforme car, a-t-il martelé, il n’est plus permis de perdre du temps pour traduire dans les faits les opportunités de cette refonte.
Après avoir donné un large aperçu sur l’Amicale des Fonctionnaires de la Justice et ses efforts en vue de contribuer à la réforme du système judiciaire, il a souligné l’impératif de la préservation de l’identité professionnelle du Secrétariat-greffe, tout en veillant à la redéfinition de cette profession qui comprend aujourd’hui divers métiers.
Il a, par ailleurs, appelé à l’ouverture d’un dialogue sérieux sur toutes les questions se rapportant au corps du Secrétariat-greffe, précisant que l’Amicale doit être une force essentielle et un acteur agissant dans la gestion des ressources humaines du ministère de la Justice.
LNT avec MAP