A Marrakech, dans le cadre notamment de la 8ème édition de l’Atlantic Dialogues, les débats s’enchaînent avec des thématiques qui en disent long sur un monde en tourmente, particulièrement sa partie sud.
Dans cette tourmente justement, la problématique énergétique en Afrique représente un véritable défi à relever d’urgence pour un Continent toujours en mal de croissance.
Pourtant, il est important de remarquer que ce Continent, et on ne le dira pas assez, dispose d’énormes ressources énergétiques provenant de ses sous-sols qui regorgent d’énergies fossiles, ainsi que d’un excellent potentiel dans le domaine des énergies renouvelables, solaire et hydraulique.
Néanmoins et bizarrement, l’Afrique reste profondément empêtrée dans son déficit énergétique, avec pas moins de 600 millions d’africains qui n’ont toujours pas accès à l’électricité.
De là découle aussi la question de savoir comment encourager les investisseurs à venir s’installer dans un Continent où l’énergie fait cruellement défaut ?
Ceci dit, il est question donc de l’énergie, dans sa multiple dimension, pour l’accélération du développement en Afrique.
Atlantic Dialogues remet le débat au-devant de la scène avec une panoplie d’experts mondiaux d’horizons différents.
L’un des tenants de l’utilisation des énergies vertes, Thione Niang, qui est également co-fondateur de Akon Lighting Africa, n’a pas manqué de rappeler tout le potentiel que possédait l’Afrique en matière d’énergies renouvelables :
« Je viens du Sénégal et dans ce pays nous disposons de 365 jours de soleil par an, de même qu’en tant que pays de l’Afrique de l’Ouest, nous possédons un climat plutôt venteux, très adapté à l’utilisation d’éoliennes… qu’est-ce qui nous empêche donc d’opter pour une énergie 100% verte ? ».
Pour cet ancien conseiller du président Obama, la question énergétique en Afrique est à prendre au sérieux. Il a ainsi déclaré qu’il ne comprenait pas que le continent africain ‘‘dispose de 30 % des ressources mondiales, mais que nous devons encore trouver comment allumer les lumières dans nos maisons.
En Afrique, nous avons 600 millions de personnes sans accès à l’énergie et 900 millions sans accès à l’énergie propre pour cuisiner ’’.
D’autres intervenants ont relevé que la question énergétique, particulièrement sa partie propre, concerne aussi et surtout les grands États industriels.
Francis Perrin, Senior Fellow du Policy Center for the New South, a par ailleurs souligné cet effet que la Chine est devenue le plus grand émetteur de CO2 avant les États-Unis, l’Europe, l’Inde et le Japon.
Mais pour d’autres, il ne faut surtout tomber dans les travers et invitent les États africains à rester prudents.
On explique à ce niveau que la Chine commence de moins en moins à recourir au charbon pour produire de l’énergie, mais que fait-elle donc de tout ce charbon qu’elle n’utilise plus ? Elle le vend tout simplement à l’Afrique qui, en le brûlant, pollue massivement son environnement, dit-t-on.
Autrement dit, aujourd’hui plus que jamais, l’approvisionnement en énergie devient un chantier prioritaire pour l’Afrique, particulièrement à l’heure où la demande en énergie pour le continent continue de croitre à hauteur de 9% tous les ans, d’une part, et à l’heure aussi où le développement économique se veut plus qu’un choix ou une option.
Il se veut en effet une obligation dont une énergie accessible et éco-friendly contribuera certainement à soulager l’Afrique d’une bonne partie du lourd marasme socio-économique dans lequel elle est engloutie et qui n’a que trop duré !
H.Z