Casablanca : Vernissage de l'exposition "autremême" d'Abdelkébir Rabi’
L’artiste-peintre Abdelkébir Rabi’ a donné, jeudi soir à Casablanca, le coup d’envoi de sa nouvelle exposition intitulée «autremême», qui va occuper l’espace de l’Artorium de la Fondation TGCC jusqu’à la fin de l’année.
Les œuvres exposées (huile sur toile et fusain sur papier) reflètent la dualité caractérisant le cheminement de cet artiste autodidacte, qui a constamment vacillé entre le peinture figurative et l’art abstrait.
Cette ambivalence trouve son origine dans les influences qui ont marqué sa culture picturale. En s’installant à Fès pour une formation d’enseignant, au début des années 1960, il a côtoyé des artistes orientalistes installés au Maroc, auprès de qui il s’est forgé un savoir-faire technique solide dans la peinture.
Ensuite, il va apprécier et comprendre, au plus près, la peinture gestuelle et l’abstraction dite lyrique, en faisant la rencontre de Bernard Dorival, l’un des artistes de l’École de Paris.
« Dès lors, Abdelkébir Rabi’ ne va plus opérer un choix définitivement tranché entre ces deux registres de pratique artistique que sont la figuration et l’abstraction », écrit le chercheur en art Mohamed Rachdi, dans la présentation de la monographie de Rabi’, qui vient de paraître aux Éditions H2/61.26 sous le titre « Abdelkébir Rabi’ – L’Œuvre à l’Absolu ».
Dans une déclaration à la MAP, en marge du vernissage de son exposition, Abdelkébir Rabi’, 75 ans, n’a pas dissimulé sa grande joie de replonger dans les souvenirs de son enfance dans sa région natale à Boulemane, qu’il matérialise dans des tableaux (fusain) représentant la nature morte dans toute sa splendeur.
Les toiles abstraites (huile et encre de chine), où prédominent la couleur noire, reflètent la recherche éternelle d’un équilibre et d’une complémentarité entre ses propres introspections et les formes du réel, a-t-il dit.
« Si les tracés noirs sont importants, les espaces blancs intermédiaires sont aussi essentiels. Rabi’ porte une attention particulière à l’élaboration d’espaces vivants. Intuitivement et dans l’action, l’artiste établit des relations entre les formes noires instaurant des rapports topologiques multiples qui flèchent le regard », écrit Jean-Claude Le Gouic, peintre français et professeur universitaire émérite, dans la monographie de Rabi’.
Depuis plus de quatre décennies, l’œuvre de l’artiste autodidacte est montrée de manière intermittente dans des expositions individuelles. Elle fait également partie du panorama artistique marocain présenté occasionnellement dans le cadre d’événements internationaux.
Sa peinture est présente dans de nombreuses collections privées au Maroc et à l’étranger, et en 2008- 2009, une rétrospective de l’ensemble de sa production artistique est organisée à l’Espace d’Art de la Société Générale à Casablanca.
LNT avec CdP