Festival des musiques sacrées de Fès : Le groupe Canticum Novum
La 25è édition du festival de Fès des musiques sacrées du monde, ouverte vendredi dernier autour de la thématique ‘’Fès, à la confluence des cultures’’, consacre bel et bien les pures traditions mystiques du monde.
Cet événement, qui a acquis ses titres de noblesses, propose une belle sélection de spectacles et de représentations des traditions mystiques d’ici et d’ailleurs, dans le cadre de la programmation »Nuits de la Médina ».
C’est ainsi que dans une ambiance imprégnée de spiritualité et de mystique, la troupe québécoise ‘’les Voix Humaines’’ a conquis lundi dernier à Dar Adiyel le public, grâce à l’atmosphère intimiste, calfeutrée, dans laquelle elle diffuse ses sonorités délicates.
Reconnues pour leurs arrangements prodigués sur une très grande variété de musiques et leurs brillantes exécutions d’oeuvres anciennes et contemporaines pour violes de gambe, elles ont su adopter avec brio la tradition baroque consistant à adapter des pièces écrites à l’origine pour d’autres instruments.
Le même jour, Michelle David-USA et Gospel Sessions des Pays-Bas ont combattu les clivages de genre, enveloppant leurs textes gospel de rhythm et blues, de soul, de jazz, d’afrobeat et de funk, à travers un voyage atemporel du nord au sud des Etats-Unis, de Détroit, ville de Marvin Gaye et de Diana Ross, en passant par Chicago, pour finir en Louisiane.
Dans un message d’amour et d’espoir face à l’adversité, les classiques du genre ont été revisités avec un groove dévastateur, une section de cuivres énergique et des arrangements audacieux.
Au complexe Ben Youssef, l’Areej Sufi Ensemble du Sultanat D’oman a gratifié les festivaliers des rituels soufis de Zanzibar et d’Oman dans la pratique du Maoulid, la célébration de la naissance du Prophète Sidna Mohammed.
Mardi à la somptueuse demeure Dar Adiyel, la Dhrupad Fantaisie a embarqué la présence dans un voyage mystique inédit, à travers la musique classique vocale hindoustani, héritière de la récitation d’hymnes et de mantras védiques datant de 2000 ans, au même titre que l’artiste espagnol Carlos Nuñez, maître de la Cornemuse Gaïta, qui a su aller à la rencontre du Maroc traditionnel et de ses souffleurs venus du Rif et de l’Atlas.
A la fois prince de Galice et roi des Celtes, flûtiste virtuose et sonneur prodige surnommé le “Jimi Hendrix de la gaïta”, Carlos Núñez réhabilite la richesse de l’identité musicale de son pays : flamenco, chant ancien de Galice et musique andalouse du Maghreb, toutes les trois ont une racine commune.
Au complexe Ben Youssef cette fois, la princesse poétesse mystique indienne du Rajasthan, Meera, a fait étalage d’une évocation chorégraphique exceptionnelle, une véritable célébration de la princesse-poète, de son courage, de sa dévotion et de sa conviction profonde.
Plus tard, l’ensemble vocal Svetlana Spajic de Serbie et l’artiste Cherifa Kersit du Maroc, deux voix pastorales des montagnes serbes et du moyen-Atlas, ont fait résonner leurs échos.
D’autres troupes vont illuminer de leur art le ciel de la ville, dont le World Youth Baroque Ensemble avec l’orchestre de musique andalouse de Fès ou encore la troupe cubaine ‘’Obini Bata’’.
Cet ensemble incarne une lutte acharnée pour faire accepter au plus grand nombre la place méritée des femmes dans le monde des percussionnistes et redéfinir les enjeux autour du batá et de sa musicalité.
LNT