La Direction des Etudes et Prévisions Financières du ministère de l’Economie et des Finances vient de rendre public un important document sur l’économie sectorielle marocaine. Un recueil d’information précieux, d’autant plus qu’il convient de saluer la parution en février de l’analyse sectorielle du mois de janvier, une promptitude de laquelle de nombreux départements du gouvernement (et entreprises privées ou publiques) gagneraient à s’inspirer.
Dans cette note d’analyse du tissu sectoriel du pays, ledit département tient à préciser que le Maroc s’est engagé dans une stratégie de transformation profonde de son économie moyennant des stratégies sectorielles visant la modernisation de son appareil productif et le renforcement de ses performances et de sa résilience.
Par secteur d’activité, ledit document s’emploie à détailler, arguments chiffrés à l’appui, la part de contribution de chaque secteur.
L’Agriculture
Le secteur agricole emploie plus de 4 millions de personnes en 2017, soit 38,7% de la population active occupée. Depuis son lancement, le PMV a enclenché une transformation structurelle du secteur agricole marocain. Cette stratégie est en passe de réussir le défi de renforcer la résilience de la valeur ajoutée agricole en renforçant le poids des filières à forte valeur ajoutée et en améliorant la productivité de la filière céréalière. Les réalisations ont été rendues possibles grâce à la réorientation du soutien public vers les productions agricoles à forte valeur ajoutée et parfaitement résilientes aux aléas climatiques. Le renforcement de l’appui public en faveur du secteur a concerné aussi bien l’investissement public que le soutien à l’investissement privé sous-forme de subventions. Ainsi, l’investissement public global au niveau du secteur agricole a plus que triplé sur la période 2008-2016, passant de près de 3,1 à 9,9 MMDH, soit un taux de croissance annuel moyen de près de 14,4%. La même évolution est observée au niveau de la composante « soutien à l’investissement privé » qui est passée de 1 à 3,3 MMDH sur la même période. Cette dynamique a permis au secteur agricole de réaliser une croissance soutenue et moins erratique de sa valeur ajoutée, avec un Taux de Croissance Annuel Moyen (TCAM) de 6% sur la période 2008-2017, attestant d’un bon comportement des différentes filières agricoles, notamment la filière céréalière dont les performances se situent au-dessus de la moyenne (près de 80 millions de quintaux). Les composantes de la production agricole hors céréales ont enregistré un rebond important, particulièrement l’élevage (le taux de réalisation en 2016 de l’objectif de 2020 a atteint respectivement 90% et 68% pour les viandes rouges et les viandes blanches) et l’arboriculture (le taux de réalisation de 70% et 57% respectivement pour les agrumes et l’olivier).
La pêche maritime
Le secteur des pêches maritimes contribue à hauteur de 1% au total des valeurs ajoutées aux prix courants et 7,3% à celles relatives aux activités primaires entre 2008 et 2017. En 2017, les départements de la pêche côtière ont augmenté, pour s’établir à 1310 milles tonnes contre 918 en 2016. Pour mobiliser le potentiel dont recèle ce secteur porteur, le Maroc a lancé dès 2009 le plan Halieutis. Ce plan compte à son actif plusieurs projets structurants touchant l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur de la pêche. Parmi ces projets, il convient de citer notamment l’adoption des mécanismes de gestion rationnelle de la ressource, le renforcement des infrastructures de débarquement (ports, PDA1, VDP2) et de commercialisation (halles et marchés de poissons), l’appui à la valorisation des produits de la pêche et l’amélioration de la compétitivité des produits de la mer (programme de création de trois pôles de compétitivité : Haliopole d’Agadir3, projet mixte agriculture-pêche du Nord et le pôle du Sud). A cela, s’ajoutent des actions dédiées à la pêche artisanale visant la promotion de la qualité des captures et l’amélioration des conditions de vie, de travail et de sécurité des professionnels de cette activité.
Les mines
Ce secteur contribue à hauteur de 3,2% au total des valeurs ajoutées aux prix courants et 11,1% à celles relatives aux activités secondaires entre 2008 et 2017. Il emploie directement plus de 53,9 milliers de personnes soit 0,5% de la population active occupée en 2016. Le Maroc, à travers le groupe OCP, est devenu, au fil des années, un véritable faiseur du marché mondial du phosphate et dérivés. Malgré un contexte mondial marqué par la baisse des cours des phosphates et dérivés en 2017, le Groupe OCP a réalisé de bonnes performances avec une hausse de son chiffre d’affaires (CA) de 14%, passant de 42,4 MMDH en 2016 à 48,5 MMDH en 2017.
Le secteur de l’eau
La production d’eau potable au Maroc est de 1168 millions de m3 en 2017, avec un patrimoine de 140 grands barrages d’une capacité globale de stockage de 17,6 milliards de m3. Ces infrastructures ont permis l’accès quasi généralisé à l’eau potable en milieu urbain et un taux d’accès d’environ 96% en milieu rural, l’irrigation de près de 1,5 million d’hectares et la protection contre les inondations de vastes territoires. Le potentiel des ressources en eau renouvelables au Maroc est évalué actuellement à 22 milliards de m3 par an, soit l’équivalent de 650 m3/habitant/an contre 2.560 m3 en 1960, représentant ainsi une baisse de 74,6%. Plusieurs facteurs concomitants laissent entrevoir le risque de passage du Maroc d’une situation de stress hydrique à celle de la pénurie d’eau. Les besoins actuels en eau dépassent de plus en plus les ressources renouvelables disponibles, sous l’effet particulièrement de la pression démographique, de la dégradation de la qualité des eaux à cause des rejets et du retard accumulé en matière d’assainissement notamment en milieu rural. En particulier, les besoins sans cesse croissants de certains secteurs comme l’agriculture suscitent d’importants défis. Ce secteur consomme près de 85% des ressources en eau renouvelables, soit un niveau supérieur à la moyenne mondiale qui est d’environ 70%.
L’énergie
Le secteur contribue à hauteur de 2,2% au total des valeurs ajoutées aux prix courants et 7,4% à celles relatives aux activités secondaires entre 2008 et 2017. Il emploie directement plus de 44,7 milliers de personnes en 2016, soit 0,4% de la population active occupée. Lancée en 2009, la stratégie énergétique du Royaume vise à porter la part des énergies renouvelables à 42% de puissance installée en 2020 et à 52% à l’horizon 2030. La réalisation du programme d’énergie renouvelable a connu une accélération soutenue ayant permis d’atteindre une part de 34% à fin 2017 du mix électrique soit une capacité installée de 2836 MW, dont 180 MW en solaire, 887 MW en éolien et 1.769 MW en hydraulique. Cette montée en puissance de l’énergie solaire est en relation avec la mise en service en perspective de 5 centrales solaires dont les trois centrales restantes du complexe solaire intégré de Ouarzazate de 580 MW en l’occurrence Noor 2 (150 MW), Noor 3 (200 MW) et Noor 4 (70 MW), et les deux centrales Noor PV Laâyoune I (20 MW) et Noor Boujdour I (85 MW). La réalisation du programme solaire de 2.000 MW à l’horizon 2020 dans différents sites du Royaume se poursuit avec le lancement en perspective de la réalisation du projet Noor PV II. Quant au programme éolien qui vise l’installation de 2.000 MW à l’horizon 2020, et suite au déploiement des efforts de taille dans ce domaine, le Maroc a occupé, en 2017, la deuxième place sur le continent africain et la région MENA (après l’Afrique du Sud) en termes de capacité électrique installée à base d’énergie éolienne.
L’industrie manufacturière
Ce secteur de l’industrie contribue à hauteur de 17,5% au total des valeurs ajoutées aux prix courants et 60,2% à celles relatives aux activités secondaires entre 2008 et 2017. Il emploie plus de 1,1 million de personnes en 2016, soit 10,4% de la population active occupée. Depuis le lancement du Plan d’Accélération Industrielle (PAI) en 2014, le secteur industriel continue de consolider ses performances, en réalisant une croissance en termes de valeur ajoutée de +10% entre 2014 et 2017. Cette progression soutenue a eu des effets positifs sur les emplois créés par le secteur industriel, soit un total de 28 8126 postes au titre de la même période, selon le département de l’Industrie, ce qui représente 57% de l’objectif d’emplois escomptés à horizon 2020. Par branche d’activité, l’automobile a créé le plus d’emplois, avec 29% du total (soit près de 84000 emplois). L’agroalimentaire et le textile–habillement en ont créé 16% et 13% respectivement. En revanche, la contribution des branches mécanique-métallurgique et l’aéronautique s’est située à 6% et à 3% respectivement. Sur la même période, les IDE à caractère industriel ont totalisé plus de 13 MMDH, en progression de +1,7 MMDH, par rapport à la période 2010-2013. Les performances du secteur industriel se confirment, également, du côté des exportations qui ont totalisé 149,4 MMDH, en progression annuelle moyenne de +10,3% sur la période 2014-2017. Grâce à la transformation industrielle enclenchée durant la dernière décennie, la part des exportations à contenu technologique élevé et moyennement élevé s’est établie à 53%3 en 2016, en progression de +15 points par rapport à 2007…
Le bâtiment et les travaux publics
Ce secteur contribue à hauteur de 6,2% au total des valeurs ajoutées aux prix courants et 21,3% à celles relatives aux activités secondaires entre 2008 et 2017. Il emploie plus d’un million de personnes en 2017, soit 9,8% de la population active occupée, dont 11,2% dans le milieu urbain. De par son caractère cyclique, le secteur de l’immobilier a entamé ces dernières années une baisse impressionnante qui s’est confirmée par une chute de 51% de la production depuis 2011 ainsi qu’une baisse des mises en chantier (à l’exception de l’année 2015, de 35% en 2012, de 23,7% en 2013, de 6,4% en 2014). Cette situation est, d’ailleurs, confirmée par l’évolution du principal baromètre conjoncturel du secteur à savoir les ventes du ciment qui continue toujours d’afficher des baisses successives confirmées en 2017 par un recul de 2,54% !
La logistique
Le secteur de transport contribue à hauteur de 4% au total des valeurs ajoutées aux prix courants et 7% à celles relatives aux activités tertiaires entre 2008 et 2017. Ce secteur emploie près de 500.000 personnes en 2016, soit 4,6% de la population active occupée, dont 6,8% dans le milieu urbain. Eu égard à l’importance des transports dans la chaîne logistique, des investissements colossaux ont été réalisés pour interconnecter les quatre coins du Royaume dans le but de fluidifier la circulation des marchandises et des passagers, ainsi que pour bien tirer profit de la situation géostratégique du Maroc au carrefour des quatre continents (Afrique-Europe-Amérique-Asie). En effet, ces investissements, notamment ceux relatifs aux transports routier, portuaire, ferroviaire et aérien, constituent un facteur indispensable d’amélioration de la performance logistique du Maroc. Le plan routier vise, à l’horizon 2035 : La construction de 5500 km de routes classées qui s’ajouteront à un linéaire de 59.000 km existant actuellement, la sauvegarde du patrimoine routier, le désenclavement du monde rural et l’amélioration du niveau des services du réseau, 2100 km de voies express gratuites, ce qui augmenterait le patrimoine national en voies express à 3.077 km à l’horizon 2035, 30000 km de routes rurales contre un linéaire de 26000 km réalisé sur la période 1995-2015 dans le cadre des deux programmes des routes rurales. Le budget global de ces investissements est estimé à 251 MMDH.
Le tourisme
Ce secteur contribue à hauteur de 6,6% au PIB national en 2017, soit une légère hausse par rapport à 2016 (6,2%). Le secteur continue à drainer des recettes importantes évaluées à 69,7 MMDH, et à attirer 11,35 millions de touristes, soit 14,6% plus de 22 millions de nuitées dans les hôtels classés en 2017. Le tourisme prend de plus en plus de poids socioéconomique dans le monde, notamment, dans les pays émergents. Cette importance émane, particulièrement, de la contribution du secteur, en 2017, à la création de richesse (10,4% du PIB mondial1) et à la croissance (+4,6% pour le PIB mondial du voyage et du tourisme2 contre +3,1%3 pour le PIB total). Le tourisme a, également, un rôle important en termes de réduction de la pauvreté, de l’exclusion sociale et des inégalités territoriales et de genre. Ce constat demeure d’autant plus vrai pour le cas du Maroc avec une contribution du secteur touristique, au titre de l’année 2017 de 6,6% au PIB national après 6,2% en 2016, 532000 emplois directs, occupés par le secteur, soit près de 5% de l’emploi dans l’ensemble de l’économie.
Les télécoms
Le secteur des télécommunications contribue à hauteur de 3,1% au total des valeurs ajoutées aux prix courants et de 5,4% à celles relatives aux activités tertiaires entre 2008 et 2017. En 2017, le secteur compte plus de 46 millions d’abonnés (téléphone fixe et mobile) et 22 millions d’internautes. L’insertion de l’économie marocaine dans l’ère du numérique n’est possible, aujourd’hui, que grâce à l’essor du secteur des télécommunications ayant connu une forte dynamique depuis sa libéralisation en 1999. L’évolution des principaux indicateurs du secteur depuis ces dernières années confirme, globalement, le développement de l’accès et de l’usage des services de télécommunications au Maroc. Ainsi, le chiffre d’affaires a connu une croissance annuelle moyenne de 1%, sur la période 2008-2015, pour atteindre 37 milliards de dirhams à fin 2011 avant de s’inscrire dans une tendance baissière de 3,9% par an pour s’établir à 31 milliards de dirhams en 2015. Le segment de la téléphonie mobile a montré un dynamisme avéré comme en témoigne la croissance des abonnés entre 2004 et 2017, passant de 9,34 millions à 43,92 millions (92,5% prépayé et 7,5% postpayé), soit une évolution annuelle moyenne de 14,3%. Le trafic voix sortant du mobile a atteint 55,2 milliards de minutes en 2017. Quant à l’ARPM1 mobile, il est passé de 1,27 dirham hors taxes/min à fin 2008 à 0,23 dirham hors taxes/min à fin 2017 marquant, ainsi, une baisse annuelle moyenne des prix de 19,23%2 sous l’effet de l’intensité concurrentielle. Enregistrant une croissance annuelle moyenne de 46,3% sur la période 2005-2017, le parc Internet avoisine les 22,2 millions d’abonnés, portant son taux de pénétration à 63,67%. Cette croissance a été stimulée par le dynamisme de l’Internet mobile (93,86% du parc Internet en 2017 contre 6% pour l’ADSL), en particulier les services combinant voix et data dont le parc d’abonné a atteint 20,8 millions en 2017 contre 1,4 million en 2011. En revanche, le marché de la téléphonie fixe a connu une tendance baissière à partir de 2011. Le parc global d’abonnés a atteint 2 millions en 2017 contre 3,6 millions en 2011, soit une baisse annuelle moyenne de 8,2%. Ainsi, le taux de pénétration de la téléphonie fixe a diminué à 5,87% à fin 2017, contre 11,08% en 2011.
Les assurances
Le taux de pénétration (la part des primes d’assurance dans le PIB) s’est amélioré depuis 2015, passant de 3,2% à 3,7% en 2017, avec 1,6% de l’assurance vie et 2,1% pour l’assurance non vie. Avec ce taux, le Maroc occupe le 41ème rang mondial au lieu du 43ème en 2016, le 1er rang au niveau du monde Arabe et occupe la 3ème place après l’Afrique du Sud et la Namibie. Le secteur de l’assurance s’est inscrit dans une dynamique ayant générer des effets ont eu des effets positifs sur la performance d’ensemble du secteur. Les actions menées dans cette perspective ont porté, notamment, sur la refonte du cadre réglementaire régissant ce secteur, la libéralisation progressive des tarifs d’assurances, le renforcement du réseau de distribution des produits d’assurances et l’encouragement des opérations de concentration dans le secteur en vue de consolider l’assise financière de ses entreprises. Ainsi, au titre de l’année 2017, la masse des primes émises a augmenté de 11%, passant de 34,9 MMDH en 2016 à 38,7 MMDH. Cette hausse provient de l’augmentation qu’a connue aussi bien l’assurance non vie que l’assurance-vie et capitalisation. Cette dernière branche a évolué de 18,8%, passant à 17 MMDH en 2017 après 14,3 MMDH en 2016. Elle représente ainsi 43,8% des primes émises. Au cours des trois dernières années, l’assurance vie capitalisation s’est accrue en moyenne de 22,2% sous l’effet de la bancassurance qui a drainé presque 90% du chiffre d’affaires. De son côté, la branche non vie a marqué une croissance importante en s’établissant à près de 22 MMDH de primes émises, soit un taux d’accroissement annuel de 5,5% après 5% en 2016. L’automobile qui est la principale composante de cette branche pourrait croître davantage avec la généralisation de la responsabilité civile (RC) décennale et le risque chantier. Suite aux évolutions sus-indiquées, le taux de pénétration de l’assurance s’est amélioré depuis 2014, passant de 3,1% à 3,6% en 2017, soit un gain de 50 points de base. Ce trend haussier s’explique par l’évolution des primes émises à un rythme supérieur à la croissance économique nominale avec un écart annuel moyen de croissance de 5,4 points.
Le secteur bancaire
En 2017, le Produit Net Bancaire (PNB) global s’est retracté à 46 MMDH et 1271 MMDH pour le total bilan. Le total des dépôts collectés s’est situé à 901 MMDH et 744,6 MMDH pour les crédits octroyés. Pour satisfaire les besoins des banques en liquidité et maintenir l’évolution du taux interbancaire à des niveaux proches du taux directeur, BAM est intervenue principalement à travers les avances à 7 jours sur appel d’offres. Le montant hebdomadaire moyen de ces opérations a avoisiné les 37,4 MMDH, soit un taux de satisfaction de 80,6% au lieu de 39,5% en 2016 pour un montant hebdomadaire servi de 9,3 MMDH. De leur côté, les avances à 24 heures ont enregistré une hausse importante dans la mesure où leur moyenne hebdomadaire s’est élevée à 1,8 MMDH, après 911 MDH en 2016. Compte tenu de la baisse de 6,1 à 4,2 milliards de dirhams des prêts garantis accordés dans le cadre du programme de soutien au financement de la Très Petite et Moyenne Entreprise (TPME), le volume hebdomadaire moyen de l’ensemble des interventions de BAM sur le marché monétaire s’est établi à 43,2 MMDH contre 16,3 MMDH en 2016. Suite à l’omniprésence des interventions de BAM, le taux moyen pondéré (TMP) sur le marché interbancaire est resté pratiquement stable, pour se situer à 2,28% après 2,27% en 2016. Ainsi, à l’exception de la période allant de 24 avril à la mi-septembre 2017, caractérisée par une détérioration substantielle de la liquidité bancaire, le taux interbancaire demeure proche du taux directeur. Il a oscillé dans une fourchette allant de 2,25% à 2,36% et sa volatilité, mesurée par l’écart-type, n’a pas dépassé 0,03. Le même comportement a caractérisé le taux sur le marché des repos, dont la moyenne est restée stable aux alentours de 2,16%, et la volatilité n’a pas dépassé 0,09. L’atténuation de la liquidité bancaire, qui a engendré une forte dynamique de prêts et emprunts, a également impacté le volume moyen des échanges au jour le jour sur le compartiment interbancaire qui a plus que doublé, passant de 2,4 MMDH en moyenne quotidienne en 2016 à 4,3 MMDH en 2017. Suite à cette situation, l’encours sur le marché interbancaire s’est établi à 8,1 MMDH, soit une hausse de 29%, en lien notamment avec l’importance des nouvelles opérations prêts emprunts par rapport à la faiblesse des opérations de rachat. Malgré la pénurie de la liquidité sur le marché monétaire et la forte demande pour les fonds, les taux d’intérêt créditeurs sont restés quasiment stables. Ainsi, entre fin 2016 et 2017, les taux rémunérant les dépôts bancaires se sont repliés de 3 points de base pour les dépôts à 6 mois et pour les comptes sur carnet auprès des banques et de 19 points de base pour les dépôts à 12 mois. Cependant, ces baisses dérisoires ne se sont pas répercutées sur les conditions débitrices des banques.