Crédits photo : Ahmed Boussarhane/LNT
Le monde compte à ce jour plus de 33,6 millions de cas confirmés de Covid-19 avec plus 23,4 millions guérisons. Depuis son apparition il y a 9 mois, le nouveau coronavirus a coûté la vie à un million de personnes dans le monde, un cap franchi le mardi 29 septembre, selon les chiffres recensés par l’Organisation mondiale de la santé.
Le Maroc, qui compte plus de 122 000 cas depuis le mois de mars, a franchi la barre des 100 000 guérisons de la Covid-19.
Si le taux de létalité dans le Royaume reste en dessous de 2%, ce qui en fait l’un des plus faibles au monde, le nombre de nouveau cas est, pour sa part, toujours inquiétant, dépassant les 1000 cas/jour, et souvent les 2000…
Tous ces chiffres démontrent que la fin de la propagation du virus n’est pas pour demain et qu’il faut rester vigilant et maintenir les gestes barrières. Si au début de la pandémie, la stratégie sanitaire du Maroc était de tester, isoler et soigner les patients covid dans des hôpitaux dédiés, aujourd’hui le nombre de cas élevé et la fragilité de notre système de santé ne le permet plus.
C’est la raison pour laquelle le ministère de la Santé a décidé de prendre en charge une partie des cas asymptomatiques et des symptomatiques bénins à domicile. Cette démarche a pour but d’alléger la pression sur les hôpitaux et de libérer les lits pour les patients dans un état grave.
Malheureusement, un certain nombre de personnes atteintes du coronavirus et qui se soignent chez eux gardent le silence sur leur maladie, et n’informent pas leur voisin ou les personnes avec qui ils ont été en contact, de peur d’être stigmatisés.
Pire encore, certains ressentent les symptômes et continuent quand même de se déplacer, faire des courses, aller travailler alors qu’ils sont porteurs du virus.
Être atteint de la Covid-19 est-il devenu un tabou aujourd’hui, un secret qu’il ne faut pas dévoiler?
« Mon employeur a été testé positif au coronavirus et m’a dit que c’était moi qui l’avait contaminé… J’ai pleuré de joie lorsque j’ai su que le résultat de mon test était négatif, et pas parce que je ne suis pas atteinte du coronavirus, mais vis-à-vis de mon employeur. Je ne veux pas que l’on dise que c’est moi qui les ai contaminés ! Et malgré tout, on m’a dit que ça venait de moi », raconte cette employée de maison. Et d’ajouter : « J’avais peur aussi pour mes enfants, qu’on les insulte dans la rue parce que c’est ce qui se passe quand quelqu’un est atteint dans le quartier. Il est pointé du doigt et les enfants se moquent de lui comme s’il avait la peste ».
Il faudra encore beaucoup de travail de sensibilisation pour limiter la propagation de ce virus. Il faudra faire des campagnes et expliquer aux gens qu’il n’y a pas de honte à être atteint du coronavirus, et qu’au contraire ils devraient se manifester lorsqu’ils ressentent des symptômes, pour casser les chaînes de transmission du virus. Rester dans le déni pourrait causer plus de malades, et même plus de morts. Tout le monde peut contracter le virus, n’importe où !
Aujourd’hui, il ne s’agit pas seulement de respecter les gestes barrières, mais il faut aussi faire preuve de maturité, de citoyenneté et d’altruisme, et ne pas hésiter à informer son entourage de sa contamination, sous peine de causer des décès involontairement.
A. Loudni